N’en déplaise à certains agents immobiliers ancrés dans la certitude qu’il vaut mieux décorer qu’isoler : la valeur verte se monnaye fort bien. Une récente étude des Notaires de France démontre que le prix de vente d’une maison dépend aussi de la valeur son étiquette énergie, émise lors du DPE (Diagnostic de Performance Energétique).
La valeur verte, c’est du concret
L’ADEME définit la valeur verte d’un bien immobilier ainsi : « la valeur verte correspond à la valeur nette additionnelle dégagée grâce à une meilleure performance énergétique ». Ainsi, la valeur verte d’une maison se trouve directement liée à ses composants intrinsèques : qualité de l’isolation, maîtrise des flux d’air, performance du chauffage, etc. En effet, si le bâti consomme peu d’énergie, c’est autant d’économies financières pour son occupant et autant d’émissions carbonées évitées pour la planète. Cette valeur verte n’est donc nullement une valeur subjective. D’autant qu’avec la refonte du DPE annoncée pour 2021, les exigences techniques et écologiques du logement vont se durcir.
Des résultats édifiants
Prenons quelques exemples issus de l’étude des Notaires de France. En Bretagne ou en Pays de Loire, les habitations classées C par le DPE sont vendues 6 % plus cher que des maisons classées D. Celles classées A ou B gagnent 10 % ou plus par rapport des maisons classées D en Centre Loire, Nouvelle Aquitaine, Grand Est ou Pays de Loire.
A contrario, les maisons classées G et F, considérées comme de véritables passoires thermiques, perdent nettement de la valeur, quelle que soit la région. Ainsi, la différence de prix entre une maison classée B et une maison classée G peut aller jusqu’à 12 % en région parisienne ou dans le Sud Est, où la pression immobilière est encore forte. Elle atteint près de 20 % en Franche-Comté, en Normandie ou en Occitanie et 30 % en Nouvelle Aquitaine.
Cette étude démontre que dans les zones où la vente des maisons devient difficile, les biens les mieux isolés, les plus économes en énergie, sont valorisés. Nul doute que dans l’avenir, la valeur verte d’une habitation pèsera de plus en plus lourd dans les transactions immobilières.